Impact sociétal

L’orientation des jeunes, défis et inégalités

Impact sociétal

Près de la moitié des jeunes de familles CSP- sont en risque de décrochage en orientation comme le révèle une étude Viavoice pour l’Afev, Article 1, Chemins d’avenirs, JobIRL 100.000 Entrepreneurs, soutenues dans la démarche par Tenzing, spécialiste des questions d’inégalités sociales.

Ces jeunes, massivement concentrés dans les quartiers populaires et les territoires ruraux aspirent beaucoup moins à faire des études supérieures et doutent fortement de leur capacité à réussir.

Une stratégie nationale en faveur d’une orientation choisie est indispensable, recommandent les structures oeuvrant pour l’égalité des chances, qui accompagnent 100.000 étudiants chaque année.

Ils sont scolarisés dans des établissements des quartiers en Politique de la ville ou dans des territoires ruraux. Leurs parents sont employés, ouvriers, ou inactifs et n’ont pas de diplôme d’études supérieures. Ces jeunes cumulent les difficultés sociales et territoriales et, pour cette raison, ne parviennent pas à se projeter vers une orientation réaliste et ambitieuse. Ainsi font-ils des choix d’orientation différents de la moyenne des élèves. L’absence de réponse éducative adaptée alimente cette reproduction sociale et géographique.

Lorsqu’on interroge les jeunes sur leurs futurs choix de métiers, ce conditionnement se retrouve de façon claire. Les enfants de catégories socio-professionnelles plus aisées (CSP+) citent les métiers de médecin ou professeur en tête. Les enfants des catégories socio-professionnelles modestes (CSP-) citent plus volontiers les métiers de l’artisanat, de l’industrie ou du BTP. Quant au niveau d’études que les jeunes disent se sentir en capacité d’atteindre, les données de l’enquête mettent là encore en évidence une corrélation très nette entre niveau économique du foyer, origine géographique et aspirations :
• 72% des jeunes urbains de familles CSP+ se sentent en capacité d’obtenir un diplôme de licence ;
• Ils ne sont que 51% chez les jeunes urbains issus de familles CSP-, soit 21 points d’écart ;
• Et seulement 40% chez les jeunes ruraux issus de CSP -, soit 32 points d’écart

Les déterminismes sociaux et géographiques s’additionnent alors que les principales sources d’information pour l’orientation des jeunes sont les professeurs (67%), souvent déconnectés du monde professionnel, et leur famille proche (50%), enfermés dans leurs imaginaires de classe

Alors que les transitions à venir requièrent la mobilisation de tous les talents, il est urgent de lutter efficacement contre le décrochage en orientation de ces élèves, en multipliant les dispositifs d’ouverture sur le monde professionnel et un accès renforcé à l’information

Pour mieux comprendre ces enjeux et explorer des pistes d’action, nous vous invitons à lire l’enquête complète.